Festival Disney

Sur les traces de Discovery Mountain : 25 ans de voyages

C’était il y a 25 ans. Les visiteurs de Disneyland Paris embarquaient pour la première fois dans Space Mountain – De la Terre à la Lune. Si aujourd’hui il n’existe guère plus que le dôme comme trace de cette attraction, elle n’en reste pas moins un élément phare du glorieux passé de Discoveryland. Pourtant, l’attraction est le résultat d’un projet amputé de ses composantes au fil de temps, et qui donnera naissance à la « Plus grande attraction de la galaxie ». Aujourd’hui, ce n’est pas vers la Lune ou aux confins de l’univers que nous nous rendons, mais vers le passé… Dans le but de suivre les traces de Discovery Mountain !

Aujourd’hui encore, Space Mountain reste l’un des symboles de Disneyland Paris

Aux origines de la montagne

Il convient tout d’abord de savoir que Discovery Mountain possède une histoire complexe. Le projet prend en effet ses racines à partir de différentes inspirations et époques, dans un contexte très propice à la créativité au sein de The Walt Disney Company. Alors que le projet Euro Disney est en cours, se dessine l’idée d’une ré-interprétation de Tomorrowland : Discoveryland. Cette Montagne de la Découverte doit en être le centre névralgique.

Discoveryland et Discovery Bay

C’est au sein de Discoveryland que Discovery Mountain doit venir s’implanter. Ce land s’inspire des Tomorrowland des autres pars Disney existants à l’époque, mais plonge les visiteurs dans une ambiance rétro-futuriste. Ici, on regarde le futur depuis le passé. C’est l’imagineer Tim Delaney qui se charge de la conception du land, ainsi que de Discovery Mountain. À la manière de Tokyo DisneySEA, Discovery Mountain projette à l’origine de reprendre des éléments du projet Discovery Bay. Un land envisagé pour le Disneyland de Californie jamais réalisé. Le dirigeable est un élément typique que l’on retrouve aujourd’hui à Discoveryland au Café Hyperion.

Discovery Bay, envisagé par Tony Baxter

Space Mountain

L’aventure spatiale des parcs américains a constitué une base de travail pour les équipes de Delenay. Plus précisément, les origines de celle-ci. En 1960, Walt Disney souhaite créer des montagnes russes en intérieur basées sur le thème de l’espace. Cette nouvelle attraction doit venir se positionner dans le Tomorrowland de Disneyland. Pour intégrer ce projet, l’imagineer John Hench imagine SpacePort. Le projet est constitué d’une grande montagne aux allures futuristes, visitable aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur. Les technologies ne permettent pas la réalisation du projet à cette époque. Il faut attendre 1975 pour que le projet ressorte sous le nom « Space Mountain« . L’attraction est inaugurée à Walt Disney World, sans le reste de SpacePort. Mais rien ne se perd totalement, et le concept d’une montagne englobant plusieurs attractions plaît aux imagineers de Discoveryland.

SpacePort, tel qu’il était envisagé dans les années 60

Discovery Mountain, projet aux multiples visages

Il faut le dire, le projet tel vend du rêve : une montagne gigantesque contenant en son sein plusieurs attractions. La réalisation de ce projet se révèle cependant complexe. De ce fait, au fur et à mesure de sa conception, Discovery Mountain va commencer à arborer de multiples visages.

Avant 1988, une ambition aussi grosse qu’une montagne

Dès sa première version (avant 1988), Discovery Mountain est imaginé comme l’un des symboles de la destination. La grande majorité des attractions prévues pour Discoveryland prennent ainsi position en son sein.

À ce stade, pas de voyage vers la Lune de visible. C’est un autre roman de Jules Verne qui trouve sa place au cœur du dôme : Voyage au centre de la Terre. L’attraction se base sur un système de chute libre similaire à l’attraction Tower of Terror de Gold Reef City. Autre roman de l’auteur français : 20 000 Lieues sous les mers, est représenté. Le Nautilus est en effet amarré dans le lagon. Au sein du vaisseau du Capitaine Nemo, se situe un restaurant panoramique. Une attraction inspirée de machines de Léonard de Vinci semble également être prévue pour cette version du projet. Enfin, une exposition sur le futur est également envisagée, ainsi qu’une liaison avec Vidéopolis et Star Tour depuis l’intérieur du dôme.

Vue d’artiste extérieur et intérieur de Discovery Mountain

Départ pour la Lune fin 1988

Le temps passe, la construction d’Euro Disney avance, et le projet évolue. Bien qu’il ne soit pas encore ouvert, Euro Disneyland possède déjà un défaut. Le parc ne compte qu’une seule attraction de type montagnes russes : Big Thunder Mountain. L’ajout de coasters dans le parc devient alors une priorité, les européens étant friands de sensations fortes. Chaque land (à l’exception de Main Street, U.S.A.) se voit alors prévu l’ajout d’un parcours de montagnes russes. C’est ainsi qu’une reprise du concept de Space Mountain fait tout naturellement surface. Pour cela, une nouvelle oeuvre de Jules Verne est mise à l’honneur, De la Terre à la Lune. Le projet est alors modifié avec l’intégration d’une partie du circuit des montagnes russes au sein de la montagne.

Dans cette vue d’artiste, une partie des montagnes russes traverse Discovery Mountain

C’est dans un bâtiment à part que cette aventure spatiale prévoit de se situer, visible sur ce plan daté du 7 novembre 1988 :

Sur ce plan, le bâtiment abritant les montagnes russes est visible en bas à droite, directement relié au dôme

Projet d’extension de Discoveryland

Nous sommes maintenant en 1991, Euro Disneyland s’apprête à ouvrir, sans Discovery Mountain. Le projet devient une extension du land envisagée pour les années à venir. Suite à un manque de capacité suffisante exigée par The Walt Disney Company, Discoveryland voit son contenu changé. Cela amène l’intégration de l’attraction Autopia en urgence, ainsi que deux simulateurs supplémentaires pour Star Tour.

Bien que toujours identique dans son contenu, Discovery Mountain apparaît dans une version différente du land où elle se situe

Les montagnes russes quand à elles continuent d’être imaginées. Les imagineers envisage des trains de types bobsleighs. Ainsi qu’un parcours proposant une multitudes de scènes imposantes.

Changement de projet en urgence

Le 12 avril 1992, Euro Disneyland ouvre ses portes avec un grand terrain vague au sein de Discoveryland. En 1993, le bilan financier d’Euro Disney est loin des attentes. Tim Delenay et ses équipes sont contraints d’oublier le projet qu’ils avaient imaginés. Ils doivent maintenant réaliser en moins de 2 ans une nouvelle attraction de type montagnes russes. La pression est de taille pour les équipes, qui doivent maintenant concevoir une grande nouveauté pour la destination parisienne. Tim Deleney reprend son concept de voyage spatiale sur l’univers de Jules Verne pour l’améliorer en intégrant des technologies jamais vues. Discovery Mountain devient une attraction qui propulsera les visiteurs de la Terre à la Lune.

L’attraction prend au fil du temps l’apparence qu’on lui connaît aujourd’hui

Le 1er juin 1995, Discovery Mountain ouvre finalement ses portes, mais sous une tout autre forme, et un tout autre nom que ceux imaginés par Delenay. Le Nautilus vient se positionner à l’extérieur de la montagne. La grande majorité des éléments originals de la montagne de la découverte disparaîssent définitivement. Le roman Voyage au centre de la Terre quand à lui trouvera sa place à Tokyo DisneySEA. De plus, contacté par les équipes marketing françaises, Micheal Eisner annonce un changement du nom de l’attraction. Le nom « Discovery Mountain » empêcherait la création d’une communication efficace. Le nom « Space Mountain », déjà connu, et permettant au public de mieux identifier la nature de l’attraction, est donc retenu. Ainsi, « La plus grande attraction de la galaxie » ouvrira ses portes sous le nom qu’on lui connaît tant : Space Mountain – De la Terre à la Lune.

« Très bien, nous changerons le nom de Discovery Mountain pour Space Mountain, maintenant vous n’avez plus d’excuses pour ne pas faire de cette attraction une réussite »

Micheal Eisner

De la Lune à nos jours

Les voyages vers la Lune dureront 10 ans, avant de devenir des souvenirs impérissables pour ceux qui ont été propulsés par la Columbiad durant cette période. En 2005, l’attraction change son scénario et se modernise pour faire place à Space Mountain Mission 2. Une version critiquée par une partie du public, et qui symbolise la perte d’identité du land après la fermeture du Visionarium. Cette itération gagne cependant en désirabilité en 2017. L’univers Star Wars intègre en effet le célèbre dôme, donnant ainsi lieu à Star Wars Hyperspace Mountain. Aujourd’hui, seule la montagne témoigne de l’histoire de ce qui est sans doute l’un des plus ambitieux projets de Walt Disney Imagineering : Discovery Mountain. Mais ne perdons pas espoir… Peut-être, un jour, reverrons-nous la plus grande attraction de la galaxie, à Disneyland Paris.

Quitter la version mobile